Monday, February 06, 2006

Carrefour vs. Walmart

Premier billet de 2006, et premier billet écrit sur la terre de Clovis et de Fernandel.

Cela fait déjà deux mois et demi que je vis en Provence. Après avoir habité dans la banlieue cossue de NYC, je me suis dit qu'il fallait désormais étirer mes péripéties anthropologiques aux faubourgs qui jouxtent Marseille. Pas si loin de Aix en Provence non plus.

Le Canada a deux nations-solitudes qui se partagent un territoire qui s'étend du Pacifique à l'Atlantique. Je me rends compte que la Provence a aussi ses deux solitudes : l'une qui détient l'OM et le cours Belsunce, l'autre, l'Aixoise, tête haute, se cramponne à ses fontaines et boude l'"assent" provençal. Elle se déploie en un vingt-et-unième arrondissement de Paris, un peu au sud de la vallée de Chevreuse.

Je me suis installé entre les deux, ne voulant me prononcer ni pour l'une, ni pour l'autre. Dans un no man's land pas si moche, pas si beau. Un no man's land qui commence à ressembler à tous les autres no man's land de France. Ce territoire semi-rural qui appartient aujourd'hui aux ronds-points, aux étendues résidentielles de pavillons, et aux samedis Carrefour (Géant, Leclerc, Auchan, etc., mettez ici le nom que vous voulez).

Cet après-midi, je décidais donc d'arpenter le territoire Géant-Casino dans un lieu qui a autant de charmes qu'une gare de RER C, j'ai nommé Plan-de-Campagne, afin de rajouter à ma villa déserte quelques menus objets de facture Chinoise. Mais, voilà, coincé dans ma titine Clio'91 entre un 4x4 et une 405 à l'aile défoncée sur un rond-point pendant 45 minutes. Dépité, j'ai ensuite abandonné l'idée de participer à la messe de la conso. J'étais las las las.

France, pays du savoir-vivre, du bon vin, des débats intellectuels ? Oubliez. Je trouve que ses atours a de plus en plus des relents de Taco Bell et de MacDo, cachés sous des couches francisées Confocastorama-style. Elle porte des bottes en cuir, a les mêmes lunettes que Paris Hilton et télécharge des tunes de 50 cents pour sa sonnerie SFR.

1 Comments:

Blogger Thierry Follain said...

Bien vu. La France d'en haut, de gauche et de droite masque complètement la réalité d'un pays massivement adonné à la télé des séries pour plus de 60 ans et des stars academy, et, bien sût, aux hyper et super. Il faut dire que de plus en plus, la France d'en bas se fait jeter des centre-ville et banlieues cicos, où règnent encore -et encore- l'art de vivre à la Vranzaise, les petites librairies, etc. Mais, de fait, ce que reflètent les médias parisiens, c'est quelques arrondissements de la capitale et d'ailleurs, et leurs succursales... Encore qu'u soleil, la France d'en-bas se consacre encore à son jardin et à sa canne à pêche, ce qui n'est pas plus mal...

4:46 AM  

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